أحمد جلال
Ahmed Galal est un des pionniers du cinéma égyptien. Il débute dans le journalisme puis devient acteur et scénariste pour Aziza Amir et Assia Dagher. Il passe à la réalisation en 1932 avec Quand une femme aime. En 1935, il réalise deux films qui feront date : le premier, Les Yeux Ensorceleurs, une œuvre unique en son genre mêlant science-fiction et magie noire, le second, Chagarat Al-Dorr qu’on présente comme le premier film historique égyptien. Cette biographie d’une esclave devenant reine d'Egypte au XIIIème siècle est produite par Assia Dagher qui en assume aussi le rôle principal. En 1940, Ahmed Galal épouse l’actrice et productrice d’origine libanaise Mary Queeny (1913-2003), nièce d'Assia. Avec elle, il crée la société de production Les Films Galal qui deviennent en 1944 Les Studios Galal.
Henry Barakat, Atef Salem et Hassan Al-Imam furent ses assistants.
Ahmed Galal est le frère d’Hussein Fawzi et d’Abbas Kamal et il est le père de Nader Galal. Tous les trois furent aussi des réalisateurs.
Il meurt le 21 juillet 1947 à Alexandrie.
Un seul film d'Ahmed Galal a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Le Cinquième Prétendant (El-arris el-khamis, 1942)
avec Assia Dagher (Bahira Hanem, la riche veuve), Hussein Sedky (Ahmed Effendi/Jafar Bey), Abbas Fares (le premier prétendant), Beshara Wakim (le deuxième prétendant), Fouad Shafik (le troisième prétendant), Mohsen Sarhan (le quatrième prétendant), Samia Sami (Amina, une amie de Bahira Hanem), Lotfya Nazmy (la femme du deuxième prétendant), Thuraya Fakhry (la femme de chambre de Bahira Hanem), Zouzou Chams Eddin (chanteuse), Thuraya Elmy (Soso, chanteuse),Abdul Moneim Saudi (le directeur du domaine du premier prétendant)
Scénario : Ahmed Galal
Production : Les Films du Lotus (Assia)
Après la mort de son mari dans un naufrage, Bahira hérite d’une fortune colossale. Elle est courtisée par quatre hommes qui rêvent de l’épouser. Ne supportant plus leurs tendres sollicitations qui ne lui laissent aucun répit, elle décide de s’éloigner du Caire pour pouvoir se reposer et réfléchir à son avenir. Elle annonce qu’elle reviendra dans un mois, le jour de son anniversaire. Lors de la fête qu’elle donnera à cette occasion, elle révélera le nom de celui qu’elle aura choisi comme deuxième mari. Avant son départ, Bahira demande à l’un de ses employés de faire une enquête sur ses quatre prétendants. C’est ainsi qu’elle apprend que les quatre individus sont lourdement endettés et qu’ils n’en veulent qu’à son argent. Dépitée, elle décide de visiter Louxor. Elle y rencontre un jeune homme avec qui elle sympathise mais elle se garde bien de lui dire qu’elle est richissime. Elle prétend qu’elle est une domestique au service d’une dame qui a pris pension dans un palace de Louxor…
Notre avis : Assia Dagher est la productrice et l’actrice principale du film. C’est une libanaise qui s’installe en Egypte en 1923 et crée sa maison de production dès 1927. Son nom est indissolublement lié à la naissance et à l’essor du cinéma égyptien : de très nombreux réalisateurs et acteurs de premier plan lui .doivent leurs carrières. Dans cette comédie, elle joue le rôle d’une femme qui devait lui ressembler, une femme libre et indépendante, refusant de se soumettre aux diktats de la morale traditionnelle et revendiquant d’aimer qui bon lui semble sans souci de classe sociale, de fortune ou d’âge. « Le Cinquième Prétendant » est en deux parties. La première se présente comme une satire de tous ces prétendants alléchés par la fortune de la jeune veuve, ce qui nous vaut tout une galerie pittoresque d’hypocrites en tout genre. Dans la seconde, changement de décor et de ton : nous ne sommes plus au Caire mais à Louxor et on assiste à un aimable marivaudage entre l’héroïne et un homme beaucoup plus jeune qu’elle, chacun cachant sa véritable condition pour éprouver l’amour que l’autre lui porte. Une jolie comédie donc, mais reconnaissons que si Assia Dagher fut une éminente productrice, elle ne fut pas en revanche une grande actrice. Il y a toujours quelque chose à la fois de guindé et de lent dans son jeu, ce qui dans ce fim produit chez le spectateur l’impression curieuse de voir une tragédienne égarée dans une comédie et qui tenterait sans succès de faire bonne figure.
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