الزوجة 13
إخراج : فطين عبد الوهاب
L'épouse n°13 a été réalisé par Fateen Abdel Wahab en 1962.
Distribution : Rushdy Abaza (Mourad), Shadia (Aïda), Abdel Moneim Ibrahim (Ibrahim, l’ami de Mourad), Shwikar (Karima, l’ancienne fiancée de Mourad), Hassan Fayek (le père d’Aïda), Shihab Nassim (Kamal), Zeinat Olwi (Nani), Wedad Hamdy, Zeinab Sedky (la mère de Mourad), Mahmoud Lotfi (Abdel Ghafour), Helen (Sonia), Ahmed Amer (le directeur de l’hôtel)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Ali El-ZorkaniInspiré des Mille et Une Nuits (la relation entre les deux personnages principaux est calquée sur celle unissant le sultan Shahryar et Shéhérazade)
Musique : Fouad El Zahry
Production : Gamal El Leithy Films
Rushdy Abaza |
Zeinat Olwi |
Shwikar |
Hassan Fayek |
Shadia |
Shadia et Rushdy Abaza |
Résumé
Mourad est un homme d’affaires
qui dirige une usine de textile. C’est aussi un véritable Dom Juan. A
Alexandrie, il rencontre Aïda, fille d’un ancien ministre. Il entreprend de la
séduire mais celle-ci résiste à ses assauts répétés. Il décide alors de s’attirer
les bonnes grâces du père : il l’aide à régler de petites dettes, l’invite
au restaurant et lui demande la main de sa fille. Mourad a bien l’intention de
divorcer aussitôt qu’il aura obtenu les
faveurs de la belle. Aïda ne pouvant lutter contre la coalition formée par son
père et son amoureux, finit par accepter le mariage. A peine mariée, elle a la
visite de Karima, une ancienne épouse de Mourad qui lui apprend qu’elle est la treizième
jeune femme à convoler avec celui-ci. Les deux nouvelles amies élaborent alors un plan
pour se venger de l’infidèle. Soir après soir, Aïda invente mille tours pour
échapper aux étreintes de son conjoint. Mourad
n’en dort plus et sa fébrilité grandit. Mais le pire pour lui est à venir :
alors qu’il passe la soirée « en amoureux » avec Aïda, il voit
apparaître un grand nombre de ses ex qu’il tente au début de faire passer pour
ses sœurs. Il ne sait pas que tout est organisé par sa femme et Karima. Très
mal à l’aise, Mourad vide verre sur verre. Toutes ces femmes le contraignent à
danser pour elles. Il doit même se ceindre du foulard traditionnel : le
macho est devenu une danseuse orientale ! Les jours qui suivent, Mourad
est au bord de l’explosion. Aïda s’obstine à se refuser à lui bien qu’il ait
fait le serment de rompre avec son détestable passé. Désespéré, l’époux qui s'est découvert amoureux
de sa femme mais qui est condamné à la chasteté éternelle, décide de mettre fin à ses jours. Il se rend à
Alexandrie, s'arrête sur une plage puis se jette dans la mer. Evidemment
ses amis veillent et Aïda parvient à
le rejoindre. Tout se terminera dans une chambre d’hôtel.
Critique
Une comédie bien
troussée avec deux monstres sacrés du cinéma égyptien de l’époque : Rushdy
Abaza et Shadia. Certes, on y retrouve toutes les conventions du genre
avec ses lieux de prédilection : la plage et ses bikinis, le restaurant et
sa danseuse du ventre, la grande maison bourgeoise et ses domestiques. Mais l’intérêt
de ce film est ailleurs. Fateen Abdel Wahab met au cœur de son dispositif
ce qui d’ordinaire est évoqué de manière plus implicite : le sexe. Et le
sexe, il n’est question que de cela dans la Treizième
Epouse. Comment l’obtenir pour l’un comme s’y dérober pour l’autre. Le
héros en est privé et il en meurt ou presque. Ce qui surprend encore, c’est le
point de vue féministe qu’adopte le réalisateur. Le mâle égyptien ne sort pas
grandi de cette comédie : le mari est tourmenté par le désir et sacrifie tout à sa satisfaction, le père,
homme médiocre ne voit dans son futur
gendre que la résolution de ses problèmes financiers et s’impatiente devant les
réticences de sa fille. Et puis on a cette scène incroyable dans laquelle
Rushdy Abaza doit danser comme une danseuse orientale devant toutes ses
anciennes épouses. Au dénouement, renversement ultime : c’est la femme qui
sauve son mari de la noyade.
Bref, un Fateen Abdel
Wahab d’un bon cru. Le maître de la
comédie égyptienne démontre encore une fois son habileté à introduire dans un cadre stéréotypé des situations
qui l’air de rien mettent à mal les valeurs traditionnelles.
Un bémol tout de même :
nous retrouvons dans la Treizième Epouse
Abdel Moneim Ibrahim dans son rôle d’éternel
confident du héros. Le problème, c’est que son personnage est totalement
inutile et qu’il semble lui-même s’en apercevoir. Il assure le service minimum
sans aucune conviction.
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire