الفانوس السحرى
إخراج : فطين عبدالوهاب
Distribution : Ismaël Yassin (Moustafa), Abdel Salam Al Nabulsi (Morsi, le directeur du magasin), Sherifa Mahear (Mimi, la femme de Morsi), Cariman (Nahed, la secrétaire), Ikram Ezzo (la petite fille), Mahmoud Farag (le génie), Khayria Ahmed (la femme de chambre), Nazim Sharawi (le président du conseil d’administration), Omar Afifi (le père de Nahed), Mohamed Reda (le psychiatre), Badr Nofal (le client qui souhaite acheter un pyjama), Nemat Mokhtar (danseuse), Zeinat Olwi (danseuse), George Yordanis (le serveur), Mimi Gamal (invitée à la fête donnée par Morsi)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Abdel Salam Al Nabulsi |
Sherifa Mahear |
Ismaël Yassin et Mahmoud Farag |
Cariman |
Mahmoud Farag |
Synopsis
Moustafa travaille comme homme d’entretien
dans un grand magasin. Il est amoureux de l’une des employées qui s’est toujours montrée gentille à son
égard. Malheureusement, le directeur du magasin, homme autoritaire et
irascible, ne cesse de le persécuter. Un
soir, Moustafa rapporte chez lui une lanterne. En sort un génie qui lui promet
de réaliser tous ses rêves. D’abord incrédule, Moustafa finit par tenter l’expérience.
Il commande un repas pantagruélique qui lui est aussitôt servi. Le génie n’a
pas menti. Pour le petit employé, c’est la belle vie qui commence. Les soirs suivants, il sort dans des boîtes
de nuit où il s’enivre et distribue des liasses de billets à tous ceux qu’ils
rencontrent. Il finit par demander à
prendre la place de son directeur.
Evidemment, il l’obtient aussitôt. Mais l’ex-directeur n’est pas homme à se
laisser faire sans réagir et Moustafa est trop bavard. Lors d’une soirée, ce
dernier explique comment son destin a subitement changé grâce à une lanterne
magique. Le directeur déchu s’introduit dans l’appartement du nouveau. Il dérobe
la lanterne et le lendemain, il retrouve son fauteuil de direction. Mais le
génie ne laissera pas tomber Moustafa…
Critique
Comme pour la plupart
des films d’Ismaël Yassin, le scénario de la Lanterne Magique est signé Abou Al Seoud Al Ebiary, une figure
essentielle de la comédie égyptienne de la grande époque. Abou Al Seoud Al
Ebiary (1910-1969) fut scénariste,
dramaturge, parolier et journaliste. On l’appelait le Molière de l’Orient. Il a écrit 64 comédies, 300 chansons et plus de 500 scénarios
! Avec Ismael Yassin, ils formèrent un duo inséparable.
de g à dr : Stephan Rosti, Abou Al Seoud Al Ebiary, Ismaël Yassin, Mahmoud El Meleigy |
Cette activité démentielle a conduit
parfois ce scénariste de talent à user de certaines facilités. Par exemple, dans La Lanterne
Magique, toute la première séquence est la copie de la scène initiale du
film la Huitième Femme de Barbe-Bleue que réalisa Ernst Lubitsch
en 1938 avec Gary Cooper et Claudette Colbert. Dans cette scène, Michael, le
personnage joué par Gary Cooper souhaite acheter un haut de pyjama. Le vendeur
lui explique que cela n’est pas possible. Il doit acheter le pyjama complet.
Michael insiste. Le ton monte. On finit par téléphoner au grand patron qui est
encore au lit. Quand il en sort pour se saisir du combiné, on s’aperçoit
que lui aussi ne porte qu’un haut de pyjama.(Le film est l'adaptation d'une comédie du dramaturge français Alfred Savoir mais cette scène est entièrement due à l'imagination du scénariste Billy Wilder.)
Cet emprunt d’Abou Al Seoud Al Ebiary
est étrange car ce prologue n a aucun lien avec l'histoire qui nous est contée dans La Lanterne Magique !
Le procédé qui consiste à
introduire dans la société contemporaine
des éléments appartenant au merveilleux des Contes des Mille et Une Nuits a été exploité par de nombreux auteurs de comédies des années
cinquante et soixante. Et le synopsis repris maintes fois est le suivant :
un génie (ou une diablesse) vient perturber le quotidien d’un jeune homme
pauvre (un employé modeste ou un artiste méconnu) en lui faisant bénéficier de
ses pouvoirs magiques. Ainsi l’heureux mortel peut se venger de tous ceux qui
prenaient plaisir à l’humilier (en général, un chef de bureau autoritaire et
borné ou bien un collègue prétentieux) et récompenser ses compagnons les plus
fidèles. Cerise sur le gâteau : la jeune fille dont il était amoureux mais
qui restait inaccessible va miraculeusement tomber dans ses bras. Bien sûr, cette
parenthèse enchantée est de courte durée car très vite le bon génie (ou la
gentille diablesse) se retire. Il ne faudrait pas que le héros se
mette en tête de subvertir les bases de la société ! Il bénéficie tout de
même d’une promotion (l’employé de
bureau devient chef à son tour et l’artiste méconnu une vedette.) et se marie
en présence de tous ses amis.
La Lanterne Magique suit
de manière très scrupuleuse ce canevas. On serait bien en peine d'y trouver une
seule idée originale. En 1960, date de sa sortie, ce film devait déjà paraître
bien suranné. Mais c’est un produit de bonne facture. L’action progresse selon
un rythme soutenu, les dialogues sont vifs et percutants. Tous les comédiens
semblent beaucoup s’amuser. Personne ne se prend au sérieux. Et pour diriger
tout cela, il y a Fateen Abdel Wahab, le maître incontesté de la comédie égyptienne.
Appréciation : 3/5
***
Texte : © Ciné Le Caire/Philippe Bardin
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