Ultime danse pour Naïma Akef. Dans Le Prince de la Ruse d'Henry Barakat, elle joue le rôle de Zumarad, une esclave devenue la favorite de Hassan, le héros de l'histoire. Pour l'actrice, ce fut à la fois une renaissance et un chant du cygne. Une renaissance car cette superproduction en couleur vient après une série de films très moyens dans lesquels elle ne fut guère convaincante. Grâce à Henry Barakat, elle retrouve ici toute la grâce et l'éclat qui firent sa gloire dans les années cinquante. Un chant du cygne, car ce film fut le dernier. Deux ans plus tard, elle meurt d'un cancer à l'âge de trente-six ans.
Histoire du cinéma égyptien par les films. Les chefs d'oeuvre, les succès populaires, les navets. Les stars, les cinéastes, les danseuses, les chanteurs de l'âge d'or du cinéma égyptien. Histoire des studios Misr. La comédie des années trente aux années soixante-dix. Le cinéma égyptien dans les festivals.
mercredi 31 janvier 2024
vendredi 26 janvier 2024
Les réalisateurs : Youssef Francis (1934-2001)
يوسف فرنسيس
Un seul film de Youssef Francis a fait l'objet d'une présentation dans ce blog :
Le Drogué (Al Modmen, 1983)
Youssef Francis fut à la fois scénariste et réalisateur. Il écrit son premier scénario en 1965, L'Impossible, un film réalisé par Hussein Kamal et il sera aussi l'un des scénaristes de la célèbre comédie musicale Mon Père sur l'Arbre du même réalisateur avec Abdel Halim Hafez et Nadia Lotfi (1969). Il passe à la réalisation en 1972 avec Fleurs Sauvages, un drame sur l'émigration des jeunes en ce début des années 70. Il réalisera onze films. Dans l'un d'eux, il fera jouer le grand écrivain Tawfiq El Hakim (Oiseau d'Orient, 1986).
Le Drogué (Al Modmen, 1983)
avec Nagwa Ibrahim (Layla, la fille du docteur Ahmed Halim), Ahmed Zaki (khaled Abdel Hamid), Adel Adham (Docteur Ahmed Halim), Laila Taher (Docteur Souad), Moshira Ismail (Iman), Ihab Nafia (le docteur Samy), Aziza Helmy (une malade), Salah Nazmi (l’antiquaire), Neima El Soghaiar (Mounira), Ahmed Hussein (médecin à l’hôpital), Hafez Amin (un vieux malade), Raafat Maher Labib (Hamada, le fils de Khaled Abdel Hamid), Adib El Trabelsy (le pharmacien)
Scénario : Youssef Francis
Musique :Gamal Salamah
Production : Les films Héliopolis
Le docteur Ahmed Halim qui est psychiatre à l’hôpital fait réparer sa voiture dans un garage tenu par Khaled Abdel Hamid. Ce dernier est un de ses anciens étudiants en médecine mais son amour de la mécanique a été plus forte et il a préféré abandonné ses études. Khaled s’est marié et a eu un petit garçon. Ce bonheur sera de courte durée car la petite famille sera victime d’un terrible accident de la route dans lequel la femme de Khaled et son fils perdront la vie. Pour le survivant, la douleur, physique comme psychologique, est si intense que les médecins lui prescrivent au des doses massives de morphine. C’est ainsi que le jeune homme devient toxicomane et une fois sorti de l’hôpital, il erre dans les rues à la recherche de la drogue dont il ne peut plus se passer. Un jour, il est arrêté par la police qui le confie au docteur Ahmed Halim. Celui-ci le prend en charge dans son établissement. Le docteur a une fille, Layla, qui travaille avec lui. La jeune femme a aussi beaucoup souffert. Son fiancé l’a abandonnée pour une autre femme et il lui a fallu de longs mois pour se remettre d’une terrible dépression. Layla décide d’aider Khaled à sortir de l’enfer dans lequel il vit depuis le décès de sa femme et de son fils…
Notre avis : un film qui montre l’enfer vécu par un toxicomane avec un souci constant de vérité mais en se gardant de tout sensationnalisme. Ahmed Zaki est incroyable de justesse dans un rôle où plus d’un se serait laissé aller à l’outrance et au pathos.
mardi 16 janvier 2024
A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 16 au 31 janvier)
روتانا كلاسيك
Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Mercredi 31 janvier à 14h
Lutte sur le Nil d'Atef Salem (Seraa fil Nil, 1959)
avec Hind Rostom (Nargis, la danseuse), Rushdy Abaza (Mujahed), Omar Sharif (Muhasab), Mohamed Kandil (le chanteur), Hassan El Baroudi (le maire du village et le père de Muhasab), Tahani Rashid (Warda, la fiancée de Muhasab), Fathia Ali (la tante de Warda), Nazim Sharawi (Abou Safaan), Hassan Hamed (Hicham), Ali Kamal (un voleur), Kamal Anwar (un voyou), Abdel Ghani El Nagdi (un membre d’équipage), Abdel Hamid Badawy (un villageois), Mahmoud Lotfi (un villageois), Mohsen Hassanein (un voyou)
Scénario : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi
Production : Les Films Gamal Leithi
appréciation : 5/5
Drame. Muhasab est un jeune homme naïf qui réside en Haute Egypte. Son père, qui est aussi le maire du village, lui confie une mission : remonter le Nil jusqu’au Caire à bord de la vieille felouque municipale « La Fiancée du Nil », la revendre et, avec la somme obtenue complétée par les contributions des villageois, acheter une barge à moteur. Pour cette mission, il sera accompagné par un vieil ami de son père Mujahed qui pilotera le bateau et veillera sur l’argent.
« La Fiancée du Nil » lève l’ancre sous les acclamations de tous les habitants de la localité. Mais cette équipée ne fait pas que des heureux. Abu Safaan,possède des voiliers et il craint par-dessus tout la concurrence de ce nouveau bateau à moteur. Avec ses complices, il va tenter de faire capoter le projet des villageois. Parmi les membres d’équipage, il a placé Hicham, l’un de ses hommes. Lors d’une escale dans un village où a lieu la fête du Mouled, Muhasab est fasciné par le numéro de Nargis, une danseuse du ventre. Le lendemain la jeune femme fait son apparition sur le bateau. Elle demande à Muhasab et à Mujahed de l’aider à fuir un beau-père violent. Les deux hommes acceptent de la prendre à bord. Ils ne savent pas qu’elle a été chargée par Hicham de séduire Muhasab et de s’emparer du magot. Si le garçon est une proie facile, en revanche mettre la main sur l'argent des villageois s'avère une entreprise beaucoup plus ardue que prévu. En effet, c'est Mujahed qui l'a caché et il reste très méfiant à l'égard de la jeune femme. Celle-ci décide alors de le séduire. L'ombrageux capitaine succombe à son tour…
Notre avis : Un classique. Atef Salem a adapté de manière très habile toutes les recettes du western (Rushdy Abaza fait irrésistiblement penser à John Wayne !) pour réaliser une oeuvre unique qui mêle genres et registres : histoire d’amour, thriller, chronique villageoise, comédie, drame, tragédie. Jamais Hind Rostom n’a été aussi belle et ses scènes de baisers avec Omar Sharif comptent parmi les plus torrides de toute l’histoire du cinéma égyptien. Les danses et les chansons qui accompagnent le périples des personnages créent une atmosphère magique, hors du temps. On admire aussi la splendeur des images avec ce noir et blanc sublime qui célèbre la beauté des êtres et des paysages.
Mardi 30 janvier à 18h30
Jusqu’à ce que nous nous rencontrions d’Henry Barakat (Hataa nultaqii, 1958)
avec Faten Hamama (Amal), Imad Hamdy (Mamdouh Galal), Ahmed Mazhar (Ahmed, le metteur en scène), Omar El Hariri (Salah, un acteur), Zahrat Al Oula (Nawal, la femme de Mamdouh), Serag Mounir (Sharif, le père d’Alma, Aliya Fawzy (Fatima), Zaki Ibrahim (le vieux conteur du palais en ruine), Nelly (Amal enfant), Aziza Helmy (la mère d’Alma), Nadia Habib (la fille de Mamdouh), Monir El Fangary (Hussein), Mokhtar El Sayed (Abdo), Essmat Mahmoud (Warda, la servante d’Amal)
Scénario : Youssef Issa
Production : Ramsès Naguib
Amal est une petite fille qui vit avec sa mère. Ses parents ont divorcé et elle souffre beaucoup de cette séparation. Son père a une nouvelle compagne et il poursuit sa carrière de comédien célèbre. Sa mère a renoncé au théâtre pour s’occuper de son enfant. Même si Amal n’apprécie pas sa belle-mère, elle continue de voir régulièrement son père qu’elle aime toujours autant. Grâce à lui, elle va faire ses premiers pas au cinéma et elle va adorer ça. Les années passent. Amal est devenue une actrice célèbre. Sa mère est morte mais elle a toujours son père. Ce dernier aurait souhaité qu'elle vive avec lui mais elle a refusé à cause de la présence de sa belle-mère. Amal a préféré habiter seule dans un grand appartement. Pourtant, l’un des acteurs avec qui elle travaille lui a dit à plusieurs reprises qu’il l’aimait et qu’il souhaitait l’épouser. Malgré l’affection qu’elle lui porte, elle s’est toujours refusée à lui. L’histoire de ses parents l’a convaincue que l’amour n’apportait que chagrin et désillusion et elle est bien décidée à ne jamais y succomber. Un jour, par le plus grand des hasards, elle se retrouve dans la voiture du célèbre écrivain Mamdouh Galal. Elle est séduite par l’intelligence et la culture de celui-ci. Après plusieurs rencontres, un baiser finit par être échangé. Problème : Mamdouh Galal est déjà marié et il a une petite fille…
Notre avis : une intrigue de roman à l'eau de rose mais le film a un charme indéniable. L'évocation des coulisses de théâtre et des plateaux de cinéma est assez réussie. Et puis il y a quelques chose de très émouvant à voir jouer ensemble la toute jeune Nelly à l'aube de sa carrière -elle n'a que neuf ans !- et l'immense Serag Mounir dont ce sera le dernier film.
Lundi 29 janvier à 22h
Sept Jours au Paradis de Fateen Abdel Wahab (Sabaa Ayam fil Janna, 1968)
avec Nagat El Saghira (Karouan), Hassan Youssef (Hussein Mahmoud), Amin Elheneidy (oncle Amin), Adel Imam (Shukry, le journaliste), Salama Elias (le rédacteur en chef), Youssef Fakhr El Din (Youssef), Shahinaz Taha (Mervat), Nadia Seif El Nasr (Effat Qamar Dar), Tawfiq El Deken (le frère d’Effat Qamar Dar), Abdul Moneim Saudy (le mazoun)
Scénario et dialogues : Ali El-Zorkani
Musique : Mohamed Abdel Wahab, Fouad El Zahry, Saïd Mekawi, Mansour Rahbani, Asi Rahbani
Production : Ramses Naguib
Comédie musicale. Pour vivre, Karouan et son oncle Amin vendent du jasmin sur la plage à Alexandrie. Afin d’attirer les clients, la jeune femme chante et Amin l’accompagne à l’accordéon. Un jour, un journaliste assiste à leur petit numéro et cela lui donne l’idée d’un nouveau reportage. Il propose au duo de vivre pendant sept jours l’existence des riches et lui relatera dans son journal cette expérience inédite. Karouan et Amin acceptent. Le journaliste conduit ses deux nouveaux amis au Caire et les installent dans un hôtel luxueux. L’oncle doit se faire passer pour un millionnaire de retour du Brésil avec sa fille Houda. Un article paraît dans le journal pour annoncer l’arrivée en Egypte de ces deux éminents personnages. Flairant la bonne affaire, des escrocs et des séducteurs investissent aussitôt l’hôtel. Heureusement, le journaliste veille sur ses deux protégés…
Notre avis : une comédie musicale qui est aussi une vraie comédie avec un scénario bien ficelé. Les deux rôles principaux sont tenus par Amin El Heneidy et Nagat El Saghira. Le jeu du premier manque toujours autant de sobriété mais celui beaucoup plus réservé de sa partenaire permet à leur duo de fonctionner parfaitement.
La célèbre chanteuse Nagat El Saghira, demi-soeur de Soad Hosni, n'a joué que dans onze films et celui-ci est l'un des derniers. On est frappé par son naturel et son aisance au milieu d'acteurs chevronnés qui accumulent les tournages. Les chansons qu'elle interprète sont parmi les plus belles de son répertoire. Surtout, ne pas manquer la séquence en couleur d'un kitsch indépassable !
Antar le valeureux ou Antar le prince noir de Niazi Mostafa (Antar Ibn Shaddad,1961)
avec Farid Shawki (Antar), Kouka (Abla), Said Abou Bakr (Chiboub), Abdel Halim Khattab (le père d’Antar), Ferdoos Mohamed (Zabida, la mère d’Antar), Mohamed Abaza (le roi Al Numan), Wedad Hamdy (l’amie d’Abla), Fakher Fakher (le père d’Abla), Ahmed Khamis (le frère d’Abla), Nour El Demerdash (Emara Ibn Zyad), Badr Nofal (le frère d’Emara), Abdel Khalek Saleh (le prince Zohair), Yasmine (la danseuse)
Scénario et dialogues : Niazi Mostafa, Abdel Aziz Salam, Bayram El Tunsi
D’après une histoire de Mohamed Farid Abu Hadid
Musique : Aly Ismaïl
Production : Aflam Misr Al Jadida Epopée. D’après une légende qui évoque la vie d’un héros valeureux à l’époque antéislamique. Antar est le fils que le prince Shaddad a eu avec son noire africaine Zubaïda. Il n’a pas été reconnu par son père et il mène une vie d’esclave auprès de sa mère. Il aime sa cousine Abla sans espoir de la conquérir en raison de sa misérable condition. A deux reprises, il manifeste aux yeux de tous sa force et son courage en repoussant seul des groupes de cavaliers venus pour s’emparer des femmes. Malgré la haine que lui voue l’épouse légitime de son père, ses exploits lui permettent d’être affranchi et de rejoindre le peuple des hommes libres. Peut-être va-t-il pouvoir épouser Abla qui a été conquise par son courage et sa droiture. C’est sans compter le père de la jeune fille qui veut s’opposer à cette union par tous les moyens…
Notre avis : énième adaptation de la légende d'Antar et Abla par Niazi Mostafa, sans doute pour faire plaisir à sa femme Kouka qui de film en film depuis 1945 incarne Abla, la jeune bédouine amoureuse de son cousin. Dans cette version en couleur, elle a quarante-trois ans et c'est la dernière fois qu'elle endosse ce rôle. Pour les amateurs du genre.
Jeunesse Très Folle de Niazi Mostafa (Shabab magnoun geddan, 1967)
avec Soad Hosny (Madiha), Mimi Chakib (la femme de Youssef), Samir Sabri (Esmat), Samir Ghanem (Rahfat), George Sedhom (Ishmat), Ahmed El Deif (Afat), Ahmed Ramzy (Medhat, le fils de Youssef), Hoda Farid (Mona, la fille de Youssef), Ibrahim Zada (le maître d’hôtel de Youssef), Amin El Heneidy (Youssef, le propriétaire du casino)
Scénario : Abdel Hay Adib et Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Hussein El Sayed et André RyderComédie musicale avec les Trois Lumières du Théâtre.
Le groupe de musique pop « Les Fous » est composé de trois frères et de l’un de leurs amis, Esmat. Ils viennent de décrocher un contrat au casino de la plage de Mamoura à Alexandrie mais avant de partir, Esmat veut obtenir la main de Madiha, la sœur de ses trois partenaires. Ce n’est qu’à cette condition qu’il acceptera de poursuivre son activité au sein du groupe. Malheureusement pour lui, Madiha est une étudiante en art dramatique qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Elle refuse catégoriquement ce mariage, Esmat restera donc au Caire. Pour honorer leur contrat, les trois frères et leur sœur ont une idée : c’est Madiha elle-même qui remplacera Esmat. Elle se déguisera en garçon et grâce à son talent de comédienne, tout le monde n’y verra que du feu. Dès leurs premiers concerts, le groupe rencontre un vif succès auprès des jeunes estivants et Madiha jongle sans peine avec ses deux identités. Tantôt elle est la sœur de ses trois frères, tantôt, elle se travestit en homme pour devenir Esmat, le guitariste des Fous. La jeune femme est néanmoins confrontée à des situations un peu délicates : Medhat, le fils du propriétaire du casino est tombé amoureux de Madiha tandis que Mona, sa soeur, éprouve une véritable passion pour Esmat…
Mon avis : une comédie « yéyé » avec des jeunes qui dansent sur la plage et une poignée de comiques qui chantent avec entrain. Ironie mise à part, un très bon divertissement. Soad Hosny est irrésistible et les Trois Lumières du Théâtre moins crispantes que de coutume. L’un des rôles principaux est tenu par Amin El Heneidy qui à cette époque fait partie du petit nombre de prétendants à la succession d’Ismaïl Yassin comme roi de la comédie (son concurrent le plus sérieux est Fouad El Mohandes.). Dans ce film on le retrouve fidèle à lui-même, tout en grimaces et vocalises burlesques, mais on sent que le réalisateur a cherché à le tempérer.
A noter que « Jeunesse très Folle » sort en septembre 67, trois mois après la guerre des six jours qui s’est conclue par une lourde défaite de l’Egypte.
Vendredi 26 janvier à 16h
Le Drogué de Youssef Francis (Al Modmen, 1983)
avec Nagwa Ibrahim (Layla, la fille du docteur Ahmed Halim), Ahmed Zaki (khaled Abdel Hamid), Adel Adham (Docteur Ahmed Halim), Laila Taher (Docteur Souad), Moshira Ismail (Iman), Ihab Nafia (le docteur Samy), Aziza Helmy (une malade), Salah Nazmi (l’antiquaire), Neima El Soghaiar (Mounira), Ahmed Hussein (médecin à l’hôpital), Hafez Amin (un vieux malade), Raafat Maher Labib (Hamada, le fils de Khaled Abdel Hamid), Adib El Trabelsy (le pharmacien)
Scénario : Youssef Francis
Musique :Gamal Salamah
Production : Les films HéliopolisLe docteur Ahmed Halim qui est psychiatre à l’hôpital fait réparer sa voiture dans un garage tenu par Khaled Abdel Hamid. Ce dernier est un de ses anciens étudiants en médecine mais son amour de la mécanique a été plus forte et il a préféré abandonné ses études. Khaled s’est marié et a eu un petit garçon. Ce bonheur sera de courte durée car la petite famille sera victime d’un terrible accident de la route dans lequel la femme de Khaled et son fils perdront la vie. Pour le survivant, la douleur, physique comme psychologique, est si intense que les médecins lui prescrivent au des doses massives de morphine. C’est ainsi que le jeune homme devient toxicomane et une fois sorti de l’hôpital, il erre dans les rues à la recherche de la drogue dont il ne peut plus se passer. Un jour, il est arrêté par la police qui le confie au docteur Ahmed Halim. Celui-ci le prend en charge dans son établissement. Le docteur a une fille, Layla, qui travaille avec lui. La jeune femme a aussi beaucoup souffert. Son fiancé l’a abandonnée pour une autre femme et il lui a fallu de longs mois pour se remettre d’une terrible dépression. Layla décide d’aider Khaled à sortir de l’enfer dans lequel il vit depuis le décès de sa femme et de son fils…
Notre avis :
un film qui montre l’enfer vécu par un toxicomane avec un souci constant de vérité mais en se gardant
de tout sensationnalisme. Ahmed Zaki est incroyable de justesse dans un rôle où
plus d’un se serait laissé aller à l’outrance et au pathos.
Le Prince de la Ruse d’Henry Barakat (Amir Al Dahaa', 1964)
avec Farid Shawki (Hassan/le Prince de la Ruse), Abdel Halim Khatab (Abdul Jalil), Shweikar (Yasmine), Tawfik El Deken (Jafar), Naima Akef (Zumarad), Mahmoud Morsi (le chef de la police), Hussein Asar (Sheikh Fadel), Omar Afifi (Sheikh Al Mansour), Abdel Rahim El Zarakany (le gouverneur), Ahmed Loxer (Chahine), Hassan Al Baroudi (Metwali), Ibrahim Hechmat (le père d’Hassan), Mohamed Faraj (l’assistant du Prince de la Ruse), Kanaan Wasfy (Raïs Ismaïl), Shafik Nour El Din (Sheikh Galal), Shaladimo (le gardien de prison)
Seconde adaptation réalisée par Henry Barakat du Comte de Monté Christo, roman d’Alexandre Dumas (La première date de 1950.)
Scénario et dialogues : Youssef Issa et Henry Barakat
Musique : Michel Youssef et Ahmed Sedky
Production : Henry BarakatHassan El Hilaly est arrêté le jour de son mariage à la suite d’une dénonciation calomnieuse de trois de ses ennemis. Il est emprisonné sans jugement dans un cachot. En creusant un trou dans l’un des murs de sa cellule, il parvient à entrer en communication avec un autre prisonnier. C’est un très vieil homme à la vaste culture. Pendant toutes ses années de détention, Hassan va acquérir grâce à lui des connaissances dans tous les domaines du savoir. Avant de mourir, son compagnon lui révèle l’emplacement d’un trésor qu’il a caché avant d’être condamné. Hassan est libéré. Il récupère le trésor de son ami et retourne dans sa ville pour se venger de ceux qui l’avaient dénoncé.
Notre avis : Henry Barakat propose une nouvelle version de son film de 1950, en technicolor et avec tout le faste des superproductions hollywoodiennes. Naïma Akef , l'une des plus grandes stars de la comédie musicale des années 50, y fait sa dernière apparition à l'écran et elle est tout simplement magnifique. Elle meurt deux ans plus tard, vaincue par le cancer à l'âge de trente-six ans.
Mercredi 24 janvier à 16h
Fiché Dangereux de Samir Seif (Musagal Khatar, 1991)
avec Adel Imam (Sayed Kabaka), Salah Kabil (Mustafa), Sayed Abdel Ghani (le proxénète Badr Salim), Mustafa Metwalli (Tariq Shahin), Sanaa Shafea (Safwat Shalabi), Hadel (Yasmine, la fille de Mustafa), Nadia Rafik (Madame Salima, la voisine de Mustafa), Fouad Farghaly (le marchand d’armes), Mohamed Abou El Enein (le trafiquant de drogue), Hatem Zulficar (Toto, l’assistant de Badr), Mohamed El Dafrawi (l’ancien tueur à gages), Hend Akef (la secrétaire), Bardees (la danseuse)
Scénario : Wahid Hamed
Musique : Hani Shenouda
Sayed, Mustafa et Badr se sont connus en prison. Sayed est un ancien mécanicien qui a trouvé une activité plus lucrative en volant dans les voitures, Badr est un proxénète flamboyant et enfin Mustafa avait accepté d’être condamné tout seul pour cambriolage afin que ses deux complices échappent à la justice. En échange ceux-ci avaient promis de s’occuper de sa fille mais aussi de sa femme qui était gravement malade. Ils s’étaient engagés à payer tous les frais médicaux que son état exigeait. Sayed, Mustafa et Badr sont libérés en même temps. Sayed reprend aussitôt ses vols et Badr renoue avec sa vie de nabab entouré de toutes ses filles. Pour Mustafa, le retour est plus dramatique : en rentrant chez lui, il retrouve un appartement vide. Sa vieille voisine lui apprend que sa femme est morte et que sa petite fille a été placée dans un orphelinat. Il comprend que ses deux "amis" n’ont pas tenu leur parole. Mustafa a décidé de se venger. Il recontacte Badr, le proxénète…
Notre avis : assurément, pas le meilleur film d’Adel Imam. Un thriller poussif qui nous propose une vision très folklorique du proxénétisme et de la prostitution. On notera que les personnages sont très souvent au volant de leurs voitures : comme dit la chanson, ça fait passer le temps…
Mardi 23 janvier à 22h
Amira mon Amour d'Hassan Al Imam (Amira Houbi Ana, 1975)
avec Soad Hosny (Amira Salem), Hussein Fahmy (Adel Naguib), Soheir Al Babli (la femme d’Adel), Imad Hamdi (le directeur de l’administration et beau-père d’Adel), Karima Mokhtar (la mère d’Amira), Samir Ghanem (Taher Hamouda, un collègue d’Amira), Hassan Mostafa (le supérieur hiérarchique d’Amira), Hesham El Ashry (le frère d’Amira), Nabil Badr (Fathi), Mahmoud Shoukoko (Oncle Saqr), Helmy Hilaly (l’inspecteur de police)
Scénario : Hassan Al Imam, Mamdouh El Leithy, Salah Gahin
Adaptation d'un passage du roman de Naguib Mahfouz, Miroirs (1972). Ce roman est constitué de courts chapitres indépendants, chacun évoquant la vie d’un personnage que le narrateur a rencontré à un moment ou à un autre de son existence. Le chapitre qui est à la base du scénario de ce film est intitulé « Abda Souleimane » (en français, éditions Babel, trad. de Najet Belhatem)
Musique : Fouad El Zahry, Mohamed Al Mogi, Sayed Darwich, Kamel El Tawil
Production : les films Oum Kalthoum Al HamidiComédie musicale. Depuis la mort de son père, Amira doit subvenir aux besoins de sa mère ainsi qu’à ceux de ses frères et sœurs. Elle a trouvé un emploi dans une grande administration, au département traduction. Elle a peu de travail car le service compte un trop grand nombre d’employés mais sa gaieté, son charme et son dynamisme ont transformé agréablement l’atmosphère du bureau. Même son chef n’est pas insensible à son charme. Elle fait la connaissance d’Adel Naguib, l’un des cadres supérieurs de l’établissement. Le jeune homme a épousé Amina, la fille du directeur mais lui et sa femme ne s’entendent pas. En fait, Adel ne s’est marié que par ambition professionnelle et il n’éprouve aucun sentiment pour son épouse. Au fil des rencontres, Adel et Amira tombent amoureux l’un de l’autre. Ils se marient en secret…
Notre avis : trois ans après "Méfie-toi de Zouzou", Hassan Al Imam réunit à nouveau Soad Hosny et Hussein Fahmy dans une comédie musicale. C’est encore une très belle réussite même si, à notre goût, l’intrigue sentimentale prend une place excessive et nuit un peu au rythme du film.
La Ville du Silence de Kamal Attiya (Madinat alsamt, 1973)
avec Nelly (Sania), Nour El Sherif (Ahmed Lotfy), Mahmoud El Meleigy (le chef de la police), Salah Nazmi (Gab Allah), Mohamed El Dafrawi (Azouz Fadl), Gamal Ismail (Ashour), Aleya Abdel Moneim (la mère de Sania), Hafez Amin (le père de Sania), Nadia Shoukry (la fille du couple d’amoureux), Ahmed Abdel Wareth (le garçon du couple d’amoureux)
Scénario : Kamal Atteya, Mohamed Ismail Radwan
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Silver Star Films, Mahmoud El MeleigyLes délits et les crimes se multiplient dans la ville. Malgré toute sa bonne volonté, le chef de police est réduit à l’impuissance car aucune victime ne veut témoigner. La peur des représailles est la plus forte. Ahmed est un jeune journaliste très dynamique. Dans ses articles, il déplore le manque de résultat de la police tandis que le sentiment d’insécurité ne cesse de croître parmi la population. Un jour, pour les besoins d’une enquête, Ahmed prend un taxi en compagnie d’un homme et d’une jeune femme. L’homme est le premier à descendre du véhicule. Il ne s’est pas aperçu que la passagère, qui est en fait pickpocket, lui a subtilisé son portefeuille. Le taxi reprend sa course et peu après, c’est le chauffeur lui-même qui décide de s’arrêter au milieu de ruines antiques. Il prétend aller récupérer d’autres passagers. En fait, il veut vérifier que la mallette remplie d’antiquités en or qu’il a cachée sous une colonne est toujours à sa place. Il est rassuré, elle est toujours là, mais il est aussitôt exécuté par un inconnu qui s’enfuit avec le trésor. Après avoir fait leur déposition au commissariat, Ahmed et la jeune femme se retrouvent à la terrasse d’un restaurant. L’interlocutrice du journaliste s’appelle Sania et elle lui apprend que par peur de la police, elle avait dissimulé le portefeuille volé dans la poche de son veston. C’est ainsi qu’Ahmed et Sania vont se rendre chez le propriétaire de l’objet et découvrir que cet individu est à la tête d’une petite entreprise de contrebande...
Notre avis : un thriller sympathique dans lequel Nour El Sherif incarne un reporter à la Tintin poursuivant les méchants ave toute sa juvénile candeur. A voir aussi pour la qualité esthétique de l'image : "la Ville du Silence" est l'un des deniers films égyptiens tournés en noir et blanc.
Vacances d’Amour de Mahmoud Zulficar (Agaza Gharam, 1967)
avec Fouad El Mohandes (Magdi), Shwikar (Layla), Nagwa Fouad (Elham), Salah Nazmi (Sabri, le mari d’Elham), Naima Wasfi (Zahira), Hassan Mostafa (Ahmed Papadopoulou), Mohamed Shawky (le portier), Ragaa Sadiq (Adila), Hussein Ismaïl (Attia), Mary Bay Bay (Bahija)
Scénario : Farouk Sabri
Musique : Mounir Mourad
Chansons : Hussein El Sayed
Comédie. Magdi qui travaille comme ingénieur à Assouan rentre au Caire pour des vacances. Il a hâte de retrouver sa femme Layla et ses deux enfants. Et pour fêter son retour, il espère bien passer leur première soirée commune en amoureux avec sa femme. Cette dernière est médecin à l’hôpital et son activité lui laisse peu de loisir. Elle reste très souvent tard le soir à l’hôpital mais aujourd'hui, elle est là, prête à satisfaire tous les désirs de son petit mari. Tout s’annonce au mieux : les enfants sont au lit, Layla a passé sa plus belle robe. Las ! Le téléphone sonne. Layla est rappelée à l’hôpital pour une urgence. Elle se change et disparaît au grand dam de Magdi qui reste seul à se morfondre. Mais son dépit est de courte durée car en sortant sur le balcon de leur appartement, il retrouve Elham, la voisine qui prend l’air du soir. Elle aussi est seule : son mari est encore absent alors que c’est le jour de son anniversaire. Entre l’époux délaissé et l’épouse abandonnée, la complicité est immédiate. Le lendemain, Layla est toujours à l’hôpital. Le soir venu, Magdi met les enfants au lit après le dîner puis prépare une petite collation pour sa femme qui ne devrait plus tarder à rentrer. Il l’imagine déjà en train de danser pour lui. Soudain la sonnerie de l’entrée retentit. C’est sa voisine en déshabillé. Elle entre prétendant qu’il lui faut téléphoner alors que son appareil est en panne. En fait elle est venue avec la ferme intention de séduire son voisin. Ce dernier s’apprête à céder aux avances de la pulpeuse Elham quand la sonnerie de l’entrée retentit à nouveau. Cette fois-ci, c’est le concierge. Pour expliquer la présence de la jeune femme chez lui, Magdi explique qu’elle est passée pour téléphoner car son appareil est en panne. Pas de chance : on entend le téléphone sonner chez Elham…
Notre avis : la question du couple dans la société de son temps est la grande affaire de Mahmoud Zulficar et il l'aborde avec le même talent aussi bien sous l'angle du drame que de la comédie. "Vacances d'Amour" est une comédie de moeurs à l'américaine. On sent l'influence de Billy Wilder dans ce portrait d'un petit bourgeois à l'épreuve de la tentation. Distrayant
Vendredi 19 janvier à 22h
Quatre filles et un officier d'Anwar Wagdi (Arba banat wa dabit, 1954)
avec Negma Ibrahim (Sakina, la directrice de la maison de correction), Naïma Akef (Naïma), Anwar Wagdi (Wahid), Zinat Sedki (Oum Samaka), Wedad Hamdy (une pensionnaire de la maison de correction), Abdel Wares Asr (Marzouk), Amina Risk (Amina Hanem), Ragaa Youssef (Ragaa), Awatef Youssef (Awatef), Fouad Fahim (Abdel Kader), Ahmed Darwich (le juge), Zizi El Badraoui (une petite fille), Lebleba (Suzanne)
Scénario et dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary et Anwar Wagdi
Musique : Mounir Mourad, Ahmed Sabra, André Ryder, Fathy Qoura
Production : Ramsès Naguib et Anwar Wagdi
Quatre filles et un officier est le dernier film d’Anwar Wagdi. Il sort en mars 1954. Peu après, Anwar Wagdi divorce de Layla Mourad et se rend en Suède afin d’être soigné pour la maladie qui l’emportera l’année suivante. Il meurt le 14 mai 1955 à Stockholm. Il s’était remarié quelques mois auparavant avec Layla Fawzi.
Comédie musicale. Naima est une jeune orpheline qui a été placée dans une maison de correction dirigée d’une main de fer par Madame Sakinah. Elle est tombée amoureuse de Wahid, l’officier chargé de la discipline et de la sécurité au sein de l’établissement. Celui-ci s’oppose aux méthodes brutales de la direction et fait preuve de bienveillance et de générosité à l’égard de toutes les pensionnaires. Naïma trouve tous les prétextes pour se retrouver en tête-à-tête avec Wahid. Un soir au dortoir, Naima montre à ses trois meilleures camarades la photo que l’élu de son cœur a accepté de lui donner. Pour échapper à la surveillance de la gardienne, elles se sont réfugiées sous un lit et l’une des filles tient une bougie allumée. Soudain, la literie s’embrase. En quelques secondes, les flammes se propagent à l’ensemble des lits du dortoir. C’est l’incendie…
Notre avis : Anwar Wagdi est un homme de spectacle et il le démontre une dernière fois ici. Dans « Quatre filles et un officier », l'influence de la comédie musicale américaine est patente. Une séquence du film est clairement inspirée d'"Un Jour à New-York" de Gene Kelly et Stanley Donen (1949). A voir pour Naïma Akef bien sûr mais aussi pour les deux soeurs Ragaa et Awatef Youssef qui sont épatantes au point d'éclipser leur célèbre consoeur dans certaines scènes. En revanche je serai beaucoup plus réservé sur la prestation de la toute jeune Lebleba qui nous rappelle un peu trop sa petite collègue Fayrouz.
Un Américain de Tanta d'Ahmed Kamal Morsi (Americani min Tanta, 1955)
avec Hussein Riad (Ibrahim Effendi), Soliman Naguib (Mahrous, le millionnaire), Chukry Sarhan (Ali, le fils d’Ibrahim Effendi), Cariman (Lola, la fille de Mahrous), Zouzou Madi (la femme de Mahrous), Ferdoos Mohamed (Amina, la femme d’Ibrahim Effendi), Wedad Hamdy (Aziza), Abdel Salam El Nabolsi (Irfan, le millionnaire ruiné), Saïd Abou Bakr (Saïd Effendi, le collègue d’Ibrahim), Adly Kasseb (l’épicier), Abdel Moneim Ibrahim (le serviteur d’Irfan), Houda Shams Eddin (la danseuse de cabaret)
Scénario : Mohamed Ali Nasif
Musique : Ibrahim Haggaïg et Toufik Al Laïli
Production : les studios MisrIbrahim Effendi est un petit employé qui vit avec sa femme et son fils dans une ville ouvrière. Un jour, il lit dans le journal qu’un millionnaire américain d’origine égyptienne du nom de Mahrous Al Tantawi souhaite visiter l’Egypte pour rencontrer les membres de sa famille. Ibrahim envoie à ce riche personnage un télégramme dans lequel il prétend qu’ils sont parents et qu’il l’invite à s’installer chez lui le temps de son séjour. L’Américain accepte l’invitation. Ibrahim loue un appartement confortable pour recevoir cet hôte de marque. Mahrous arrive enfin à Tanta. Il est accompagné de sa femme et de sa fille Lola. Comme prévu, la petite famille américaine est hébergée par leur prétendu cousin. Ali, le fils d’Ibrahim s’entend immédiatement avec Lola. L’un comme l’autre désapprouve la comédie jouée par leurs pères respectifs : Ibrahim voulant se faire passer pour un parent d’un éminent homme d’affaires et Mahrous affirmant être à la tête d’une fortune alors qu’il n’a pas un sou…
Notre avis : une comédie savoureuse sur la vanité et le désir de paraître. L'occasion de revoir Cariman qui nous a quittés il y a quelques mois. Dans "Un Américain de Tanta", elle crève déjà l'écran alors qu'elle vient d'avoir tout juste dix-huit ans et que c'est son deuxième film.
Mercredi 17 janvier à 22h
Le Passage des Miracles d'Hassan Al Imam (zoqaq el madaq, 1963)
avec Shadia (Hamida), Salah Kabil (Abbas), Hassan Youssef (le fil de Maître Karsha, frère de lait d’Hamida), Youssef Chabane (Farag), Samia Gamal (Shukria), Hussein Riad (le professeur d’anglais), Aqeila Rateb (Adilah, l’amie chez qui vit Hamida), Abdel Moneim Ibrahim (Sangar, un employé de Maître Karsha), Abdel Wareth Asr (Hadj Kamal), Mohamed Reda (Maître Karsha, le propriétaire du café), Thoraya Helmy (Hassaniah, trafiquante de drogue), Adli Kasseb (Salim Alwan, l’homme le plus riche du passage), Hassan El Baroudy (un commerçant), Mahmoud Shoukoko (le chanteur), Tawfik El Deken (Maître Zeita), Victoria Cohen (la voisine)
Scénario et dialogues : Saad Eddin Wahba
D'après le roman éponyme de Naguib Mahfouz paru en 1947. Cette œuvre traduite en français en 1970 évoque le quotidien d’une ruelle du quartier Khan Al Khalili pendant la seconde guerre mondiale.
Musique et chansons : Hussein El Sayed, Mohamed Al Mogi, Fathy Qoura, Ali Ismaïl
Production : Naguib Ramsès
L’histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale alors que l’Egypte est toujours occupée par les Britanniques. Hamida est une jeune ouvrière qui vit avec Adila, une amie de sa mère décédée. Elle rêve de quitter son quartier pour accéder à une vie meilleure. Abbas le coiffeur souhaiterait l’épouser mais il est trop pauvre. Alors pour accroître ses revenus et obtenir la main de la jeune fille, il se résigne à travailler dans un camp militaire britannique. Malheureusement, Abbas n’est pas le seul homme à convoiter Hamida. Salim Alwan, l’homme le plus riche du quartier lui aussi est séduit par la jeune femme. Il finit même par la demander en mariage bien qu’il ait déjà une première épouse. Adila et Hamida sont aux anges. Malheureusement, le bonheur des deux femmes est de courte durée : le riche commerçant est terrassé par un malaise. Un autre homme tourne autour d’Hamida : Farag, un séducteur aux intentions louches. Il lui fait miroiter une existence luxueuse et insouciante. Un jour, Hamida disparaît…
Notre avis : le roi du mélodrame se lance dans l'adaptation de l'un des chefs d'oeuvre de Naguib Mahfouz. On pouvait craindre le pire mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître toutes les qualités de ce film. Hassan Al Imam est un très grand directeur d'acteurs et il permet à ses deux actrices principales, Shadia et Samia Gamal, de déployer toute l'étendue de leur immense talent. Les admirateurs de la première nous pardonneront d'avoir un faible pour la seconde, bouleversante en vieille maîtresse bafouée.
Mardi 16 janvier à 22h
A la Porte du Ministre de Mohamed Abdel Aziz (Ala bab el wazir, 1982)
avec Adel Imam (Kamal), Yousra (Nourah), Tawfik El Deken (le père de Kamal), Salah Nazmi (le père de Nourah), Saïd Saleh (Khamis), Safia El Emari (Anhar), Hanem Mohamed ( la tante d’Anhar), Ahmed Rateb (Azouz), Ahmed Abdallah (Magdy), Samia Mohamed (la mère de Magdy), Safia Al Omary (Anhar), Lucy (la danseuse Sandy)
Scénario : Samir Abdel Azim
Musique : Fouad El Zahry
Kamal et Noura sont deux étudiants en médecine. Bien qu’ils n’appartiennent pas à la même classe sociale, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre et ils projettent de se marier, une fois obtenu leur doctorat. Mais c’est sans compter le père de Noura. Ce dernier dirige une importante boucherie et quand il apprend que Kamal est le fils du contrôleur qui lui a infligé plusieurs amendes, il refuse toute idée de mariage. Pour empêcher cette union, il va jusqu’à faire accuser le père de Kamal de corruption, ce qui conduit celui-ci en prison. L’étudiant en médecine et ses amis vont se battre pour prouver l’innocence du vieux fonctionnaire intègre…
Notre avis : Mohamed Abdel Aziz fut le cinéaste officiel d’Adel Imam. Ensemble, ils ont réalisé un nombre incroyable de comédies à succès pendant plus d’une quinzaine d’années. Dans ce film, le ton est moins léger, plus âpre qu’à l’ordinaire : c’est à la fois un drame social et un thriller. On y retrouve Tawfik El Deken, vieilli et amaigri, dans l’un de ses très rares rôles de gentils.
Danse : Lucy, 1982
لوسي
Lucy danse dans la comédie de Mohamed Abdel Aziz, A la Porte du Ministre (1982). Elle a vingt-deux ans*. Elle a fait ses premiers pas au cinéma en 1975 alors qu'elle n'avait que quinze ans. C'était dans Le Train de la Vie est Passé d'Atef Salem. Lucy a une formation de danseuse mais c'est son talent d'actrice qui lui permettra de faire une belle carrière aussi bien au cinéma qu'à la télévision. En 1996, sa prestation dans Le Voleur de Joie de Daoud Abdel Sayed (1995) lui vaudra un prix d'interprétation au festival d'Alexandrie.
* Certains commentateurs mettent en doute cet âge. Lucy ne serait pas née en 1960 mais en 1956.
mardi 2 janvier 2024
A la télé : les films du jour (Rotana Classic du 2 au 15 janvier)
روتانا كلاسيك
Lundi 15 janvier à 18h30
Fils de Paysan d’Abdel Fattah Hassan (Ibn Al Fallah, 1948)
Dimanche 13 janvier à 14h
Dananir d'Ahmed Badrakhan (1939)
Jeudi 11 janvier à 14h
Dahab d'Anwar Wagdi (1953)
Mardi 9 janvier à 18h30
Le coeur a ses raisons d’Helmi Halim (al-'alb lu ahkam, 1956)
Dimanche 7 janvier à 22h
Vendredi 5 janvier à 18h30
Jeudi 4 janvier à 22h
Quels films peut-on voir sur la chaîne Rotana Classic ? Les horaires donnés sont ceux de l'après-midi ou de la soirée (heure de Paris). La plupart des films sont ensuite rediffusés le lendemain matin.
Rotana Classic a remplacé Rotana Zaman en 2012. Cette chaine fait partie du groupe Rotana basé en Arabie Saoudite et spécialisé dans le divertissement (télévision et musique). Celui-ci a été créé par le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud, membre de la dynastie Al Saoud et petit-fils du fondateur de l'Arabie Saoudite. Comme son nom l’indique, Rotana Classic diffuse essentiellement les grands classiques du cinéma égyptien. Disponible en France.
Fils de Paysan d’Abdel Fattah Hassan (Ibn Al Fallah, 1948)
Mohamed El-Kahlawy (Hussein), Nazima Ibrahim (Satita),Taheya Carioca (la danseuse), Ismail Yassin (le serviteur de Mabrouk), Mahmoud El Sabaa (Ghabashi), Mary Moneib (la femme de Mabrouk), Mohamed Kamal El Masry (Mabrouk, l’oncle d’Hussein), Abdel Hamid Zaki (Jaafar), Ali Abd El Al (Abou Zaïd), Aziza Badr (la mère d’Hussein)
Scénario : Badie' Khairy, Mohamed El-Kahlawy, Abdel Fattah Hassan
Musique : Mohamed El Kahlawy
Production : les studios Misr et Mohamed El KahlawyComédie musicale. Hussein est un modeste paysan qui vit dans un petit village. Il travaille dans l’exploitation agricole de son oncle et il est amoureux de sa cousine Satita. Cette dernière partage ses sentiments mais Hussein a comme rival Ghabashi, un mauvais garçon. Hussein a toujours rêvé de devenir chanteur et un jour un directeur artistique de la capitale vient au village l’entendre chanter. L’individu est tout de suite conquis par la voix du jeune homme et il lui propose un engagement au Caire avec un salaire très confortable. Malgré les réticences de sa cousine et les larmes de sa mère, Hussein accepte de partir pour la capitale. Entretemps, Ghabashi a volé du bétail dans la ferme de l’oncle et il prétend que le coupable, c’est Hussein. L’exploitant agricole part au Caire pour retrouver son neveu. Il est accompagné de sa femme et d’un serviteur…
Notre avis : une déclaration d'amour à l'Egypte rurale et à son mode de vie traditionnel par l'un de leurs plus fervents défenseurs, le chanteur et acteur Mohamed El-Kahlawy. Un film qui n'oublie pas la brûlant actualité en cette année 1948 : dans une longue séquence chantée, on assiste à la mobilisation générale dans un grand nombre de pays arabes en vue de la guerre imminente contre le tout nouvel état d'Israël. Avec la participation de l'éblouissante Taheya Carioca.
Dananir d'Ahmed Badrakhan (1939)
avec Oum Kalthoum (Dananir), Soliman Naguib (Jafar), Abbas Fares (le calife Haroun Al Rachid), Abdel Aziz Ahmed (Ibrahim Al Musli, le maître de chant)), Omar Wasfy (le tuteur de Dananir), Fouad Shafik (Abou Nawas), Menassa Fahmy (Ismaïl Ibn Yahya), Yehia Chahine (Zyad), Ferdoos Hassan (la reine Zubaïda), Mohamed Ibrahim (le médecin), Yahya Nagati (le gardien), Amal Zayed, Taheya Carioca (une danseuse), Edmond Tuema (le messager de Charlemagne), Imam Mohamed (l’astrologue)
Histoire, dialogues et paroles des chansons : Ahmed Rami
Dans ce film, Oum Kalthoum interprète huit chansons.
Musique : Mohamed Al Qasabgi (3 chansons), Zakaria Ahmed (3 chansons), Riad El Sonbati (2 chansons)A l’époque d’Haroun Al Rachid, vivait une jeune bédouine appelée Dananir. Elle menait une existence austère sous la tente, au milieu du désert. Son seul plaisir dans la vie était de chanter et elle avait une voix sublime qui ravissait tous ceux qui avaient la chance de l’entendre. Il se trouve qu’un jour le vizir Jafar al Mansour passa avec ses hommes près de l’endroit où se dressait la tente de la jeune femme. L’éminent personnage l’entendit chanter et il fut immédiatement conquis. Il proposa à Dananir de venir avec lui dans son palais de Bagdad pour y parfaire son éducation musicale avec le plus grand maître de chant du monde. La chanteuse et son tuteur acceptèrent la proposition. Dananir dit adieu à son parent et partit aussitôt avec Jafar. Au palais, tout le monde fut séduit par la voix unique de la jeune femme. Comble de bonheur, entre elle et son protecteur, l’amour grandissait de jour en jour. Mais Haroun Al Rachid voulut lui aussi entendre la jeune prodige et quand cela fut fait, ébloui par son exceptionnel talent, il exigea que Dananir entrât à son service…
Notre avis : deuxième collaboration entre Ahmed Badrakhan et Oum Kalthoum. Ce film qui baigne dans l'atmosphère des Mille et Une Nuits est moins original que le précédent, "Le Chant de l'Espoir", car on y sent l'influence de Fritz Kramp dont Ahmed Badrakhan fut l'assistant et le scénariste. Evidemment, les chansons sont toujours écrites par Ahmed Rami et interprétées par Oum Kalthoum. Cela suffit à faire de cette Dananir une oeuvre impérissable !
Vendredi 12 janvier à 18h30
Illusions d’Amour de Salah Abou Seif (El Wesada Elkhalya, 1957)
avec Abdel Halim Hafez (Salah), Loubna Abdel Aziz (Samiha), Zahrat Al Oula (Douria), Ahmed Ramzy (Fayez), Omar El Hariri (le docteur Fouad), Abdel Moneim Ibrahim (Hassan), Abdel Wares Asr (le père de Salah), Kawthar Shafik (Sonia), Serag Mounir (le père de Douria), Rafia Al Shal (la mère de Salah)
D’après un roman d’Ishan Abdul Quddus
Scénario et dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Kamal El Tawil, Mamoun Al Shinnawi, Mounir Mour ad, Mohamed Al Mogi, Ismaël El Habrouk
Production : Ramses Naguib
Drame chanté. Alors qu’il arpente les rues du Caire avec ses deux meilleurs amis, Salah fait la connaissance de Samiha. Entre eux, c’est immédiatement le grand amour. Mais leur bonheur est de courte durée car Samiha doit épouser un médecin. L’étudiant pauvre ne peut rivaliser. Il essaie d’oublier celle qu’il aime en passant ses nuits à boire dans les cabarets. Il rencontre une jeune femme qui est éperdument amoureuse de lui mais cela ne suffit pas à lui redonner le goût de vivre. Une nuit, alors qu’il a bu plus que de raison, il a un malaise. Il est hospitalisé. Le médecin qui le soigne est le mari de Samiha…
Notre avis : il faut avoir toute l'intelligence et toute la sensibilité de Salah Abou Seif pour nous plonger dans un mélodrame poignant tout en menant une réflexion sur la passion amoureuse. Instruire en plaisant, telle est la devise de nos grands classiques dont assurément fait partie ce maître du cinéma égyptien.
La Fin de l’Amour d’Hassan El Seifi (Nihayat Hobb, 1957)
avec Sabah (Sawsan), Chukry Sarhan (Ahmed), Magda (Fatma), Serag Mounir (le père de Sawsan), Ferdoos Mohamed (la mère de Fatma), Adli Kasseb (le juge), Abdel Salam Al Nabulsi (le soupirant de Sawsan), Olwiya Gamil (la mère d’Ahmed), Mahmoud El Meleigy (le père d’Ahmed)
Scénario : Mohamed Othman
D'après "The Place in the Sun", film américain de George Stevens (1951) avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift.
Musique : Atiah Sharara
Production : Les Studios Misr et les Films Hassan El SeifiDrame sentimental. Fatma est très amoureuse de son voisin Ahmed et elle l’aide financièrement en lui versant une partie de son salaire. Même quand il est condamné à de la prison pour cambriolage, elle continue à l’aimer. Après sa libération, c’est encore grâce à Fatma qu’Ahmed trouve un emploi dans l’usine où elle travaille. Mais le jeune homme fait la connaissance de Sawsan, la fille du patron. Cette dernière n’est pas insensible au charme de ce nouvel employé et elle l’invite à la fête qu’elle donne pour son anniversaire. Lors de cette soirée, Ahmed boit plus que de raison et il rentre chez lui passablement alcoolisé. Dans l’escalier de l’immeuble, il tombe nez à nez sur Fatma qui l’attendait. Il se jette sur elle et la force à avoir un rapport sexuel. Après cette fête d’anniversaire, les relations entre Sawsan et Ahmed sont de plus en plus tendres. Ils passent de longues heures ensemble. Le père de la jeune femme ne voit pas d’un mauvais œil cette idylle naissante…
Notre avis : un remake honorable d'un chef d'oeuvre du cinéma américain même si Sabah n' a évidemment pas le magnétisme d'Elizabeth Taylor.
Mercredi 10 janvier à 22h
avec Anwar Wagdi (Alfonso), Fayrouz (la petite Dahab), Ismaël Yassin (le propriétaire du théâtre), Serag Mounir (Mounir Bey, le père de Dahab), Magda (Dahab, la nièce de Mounir Bey), Zinat Sedki (Baltia, la logeuse d’Alfonso), Mimi Chakib (la femme de Mounir Bey), Safa El Gamil (le fils de Baltia), Aziza Helmy (la mère de Dahab), Ahmed Darwich (le juge), Mohamed El Tokhy (l’avocat), Horeya Mohamed (une danseuse), Gina (une danseuse), Shafik Nour El Din (l’épicier)
Scénario : Anwar Wagdi
Dialogues : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Izzat El Gahely, Ahmed Sabra, Mohamed El Bakkar, Mounir Mourad
Production : Anwar WagdiMélodrame musical. Dahab est le fruit des amours adultères de son père avec une servante. Pour échapper au courroux de sa femme, celui-ci décide de se débarrasser de la petite fille. Il ordonne à sa nièce Dahab de la jeter dans le fleuve. La jeune femme ne peut se résoudre à commettre un tel crime. Elle dépose l’enfant au coin d’une rue puis se cache pour s’assurer que quelqu’un aura assez de cœur pour le recueillir. C’est alors qu’apparaît un individu, pauvrement vêtu mais cheminant gaiment au son d’un petit accordéon. Il s’appelle Alfonso et c’est un musicien au chômage qui gagne sa vie en chantant et en vendant des ballons à travers les rues de la ville. Au grand soulagement de Dahab, l’artiste emporte le nourrisson. Elle décide de le suivre. Alfonso va de refuge en refuge mais aucun n’accepte de prendre en charge l’enfant. Le musicien finit par tomber nez à nez avec Dahab. Il est tout de suite charmé par la beauté de la jeune femme. Il se présente et lui demande son nom. Elle le lui donne. Il lui propose alors le nourrisson mais, évidemment, elle ne peut accepter. Elle s’enfuit. Alfonso décide d’élever lui-même l’enfant. Il la prénomme Dahab en souvenir de cette belle inconnue rencontrée dans la rue…
Notre avis : un film culte pour des générations d’enfants, un « Charlie Chaplin » à l’égyptienne mêlant le rire et les larmes. Il n’empêche que cela a très mal vieilli, sans doute en raison du cabotinage sans limite de la petite Fayrouz et du jeu outrageusement pathétique d’Anwar Wagdi.
Le coeur a ses raisons d’Helmi Halim (al-'alb lu ahkam, 1956)
avec Zinat Sedki (Zenobia), Abdel Salam Al Nabulsi (Anwar), Ahmed Ramzy (Hamdy), Faten Hamama (Karima), Soleiman El Gendy (l’enfant hospitalisé), Stephan Rosti (Wasif), Mimi Chakib (la femme de Wasif), Serag Mounir (le père d’Hamdy), Samia Ayoub (la fille de Wasif), Samia Mohamed (une danseuse), Lotfy El Hakim (un supporter), Mokhtar El Sayed (un camarade d’Hamdy), Zeinab Sedki (la grand-mère), Abdel Azim Kamal (le médecin), Fathia Ali (la femme de chambre), Ibrahim Khan (l’ami d’Hamdy), Ibrahim Hechmat (le directeur de l’hôpital), Abd El Fatah El Quossary (Al Hanouti), Soad Ahmed (la femme d’Al Hanouti)
Scénario : El Sayed Bedeir, Hassan Tawfik, Ali El Zorkani
Production : Helmi Halim
appréciation : 2/5Comédie sentimentale. Karima est une jeune orpheline pauvre qui étudie à la faculté de médecine. Elle aime Hamdi, l’un de ses condisciples qui appartient à la classe aisée. Il est en outre un footballeur de renom. Toutes les tentatives de la jeune femme pour entrer en relation avec lui échouent lamentablement. Elle se confie à une vieille amie qui tient une boulangerie. Celle-ci lui donne des conseils pour attirer l’attention de celui qu’elle aime. Karima les met en pratique aussitôt et ça marche ! Hamdi lui propose un rendez-vous. Mais très vite, l’étudiante comprend qu’elle a fait l’objet d’un pari entre l’élu de son coeur et ses camarades. Elle est désespérée et refuse désormais de lui adresser la parole. Progressivement, les sentiments du jeune homme changent.
Notre avis : ce film rencontra un beau succès à sa sortie mais aujourd'hui, il nous semble bien fade, son scénario accumulant toutes les conventions et tous les clichés du genre. Bien sûr, il y a Faten Hamama mais cela ne suffit pas toujours.
Lundi 8 janvier à 18h30
La Femme est un Démon d’Abdel Fatah Hassan (Al Morra Shaïtan, 1949)
avec Ahlam (Ahlam, l’infirmière), Mohamed Fawzy (Fouad, le mari de Souad), Samiha Tawfiq (Samira, la cousine de Souad), Mahmoud Shoukoko (employé chargé de la surveillance de Fouad), Ali El Kassar (le père d’Ahlam), Lola Sedky (Souad), Mahmoud El Sabbaa (docteur Sherif, le père de Souad), Rashad Hamed, Zaki Ibrahim (le médecin), Shafik Nour El Din (le juge), Abdel Hamid Zaki, Gihan (une amie d’Ahlam), Mohamed Shawky (le cuisinier), Zaki El Fayomy (le frère d’Ahlam), Abdel Moneim Basiony (emplyé chargé de la surveillance de Fouad), Nabawya Mostafa (danseuse), Farag El Nahas (l’avocat)
Scénario : Abdel Fatah Hassan et Saleh Gawdat
Musique : Mohamed FawzyComédie musicale/drame Ahlam est infirmière et elle a trouvé un emploi à la clinique du docteur Sherif. Ce dernier lui demande de s’occuper de Souad, sa fille qui souffre de dépression nerveuse. Ahlam fait la connaissance de Fouad, le mari de Souad. C’est un jeune homme charmant qui plaît beaucoup aux femmes, ce que Souad supporte difficilement. Elle est d’une jalousie maladive. L’infirmière fait aussi la connaissance de Samira, la cousine de Souad qui vit avec eux dans la maison du docteur Sherif. Samira est tombée amoureuse de Fouad et elle est prête à tout pour conquérir l’élu de son cœur. Sa folle passion la conduira aux pires extrémités…
Notre avis : un film noir sur la jalousie avec deux actrices formidables, Lola Sedky et Samiha Tawfik. Mohamed Fawzy en revanche semble à peine concerné par les passions qu’il inspire à ses partenaires. « Je chante et le reste , je m'en balance.» semble-t-il nous dire. Autre incongruité : un numéro de french cancan endiablé et coquin (même s’il est tout à fait réussi !)
Les Anges de la Rue d’Hassan El Seifi (Malayikat alshawarie, 1985)
avec Mamdouh Abdel Alim (Mahmoud), Chukry Sarhan (Adel, le père de Fatima), Zahrat Al Oula (Sharifa, la fille du Pacha), Mariam Fakhr Eddine (la sœur de Sharifa), Nabil Badr (Hassan, le secrétaire du Pacha et le mari de Sharifa), Athar El Hakim (Fatima, la fille de Sharifa), Athar El Hakim, Sanaa Gamil (la directrice de la maison de correction), Raafat Fahim (le mari de la directrice de la maison de correction), Hafez Amin (Khalaf, le vieux serviteur), Talaat Zakaria (l’officier de police), Thuraya Ezzel Dine (l’infirmière)
Scénario : Nabil Gholam
Musique : Mohamed Ali Suleiman
Production : M.Shafie and Co
Mamdouh est un enfant de la rue. Il avait été placé dans un orphelinat puis il avait été recueilli par un homme riche qui s’était chargé de son éducation. A la mort de celui-ci, il s’est retrouvé à la rue et il finit par être admis dans une maison de correction. La directrice de l’établissement comprend qu’il n’est pas un délinquant comme ses autre pensionnaires. Elle l’accueille dans la grande villa qu’elle et son mari possèdent et c‘est ainsi que Mamdouh devient domestique au service de sa bienfaitrice. Cette situation lui plait d’autant plus que dans la maison, il y a une jeune servante qui elle aussi est orpheline. Elle s’appelle Fatima, elle est jolie et toujours gaie. Entre les deux jeunes gens l’amour ne va pas tarder à naître mais un événement va gâcher leur bonheur tout neuf. Alors que les propriétaires de la maison sont absents, une bande de jeunes fait irruption dans la maison et saccage tout, ils s’en prennent violemment à un vieux domestique qui avait tenté de s’interposer. Ces garçons sont des pensionnaires de la maison de correction et ils veulent se venger de la trop grande rigueur de sa directrice. Mamdouh et Fatima s’enfuient et disparaissent dans la ville. Ils trouvent refuge dans la maison de l’homme riche qui avait adopté Mamdouh. Le lendemain, les journaux évoquent les incidents survenus dans la maison du couple et l’agression dont a été victime leur vieux serviteur. Mamdouh et Fatima sont considérés comme des suspects en fuite et les journaux racontent leur histoire personnelle. Une lectrice porte un intérêt tout particulier à ce faits divers, c’est la propre mère de Fatima. Elle s’appelle Sharifa et elle appartient à une famille prestigieuse. Toute jeune elle était tombée amoureuse du fils du chauffeur de son père. Ils avaient fui et s’étaient mariées clandestinement. Le père de Sharifa les avait retrouvés et avait forcé sa fille enceinte à divorcer. Quand l’enfant était né, il l’avait déposé dans un zoo et c’est ce détail relaté dans les journaux qui avait retenu l’attention de Sharifa…
Notre avis : un drame social qui reprend de manière appliquée tous les procédés du mélodrame des années quarante. L’un des rares intérêts du film réside dans le fait que l’on retrouve face à de tout jeunes acteurs comme Athar El Hakim ou Mamdouh Abdel Alim, des gloires du passé qui ont bien vieilli comme Zahrat Al Oula, Mariam Fakhr Eddine et Chukry Sarhan. Ce dernier tente de cacher les outrages du temps par un fond de teint couleur carotte et une coloration capillaire aile de corbeau. Un peu pathétique…
Samedi 6 janvier à 18h30
Ma belle-mère est une bombe atomique d’Helmy Rafla (hamati kombola zorria, 1951)
avec Taheya Carioca (Batta), Ismail Yassin (Zaher), Abd El Fatah El Kosary (Maître Hassouna), Aziza Helmy (Soheir Hanim, la voisine), Wedad Hamdy (la servante), Mohamed El Genedy (Madbouly le chanteur), Shadia (Halawa, la belle-fille de Maître Hassouna), Gamal Fares (Kris, l’amoureux de Halawa), Abdel Moneim Ismail (l’agent de police), Nabawya Mostafa (danseuse), Mary Moneib (la mère de Batta)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mahmoud Al Sharif, Fathy Qoura et Ahmed Sedky
Production : les Films du Caire
Comédie musicale. Zaher est marié à la danseuse Batta. Il serait le plus heureux des hommes si sa belle-mère ne s’était pas installée dans leur foyer. Celle-ci se comporte en tyran domestique et la vie à la maison devient un enfer. La vieille femme a aussi un projet : elle veut que sa fille divorce de Zaher qu’elle considère comme un raté pour épouser Maître Hassouna, un riche marchand de sa connaissance. Un jour, elle rencontre chez le coiffeur une ancienne voisine de Zaher. Cette dernière lui fait des confidences et lui apprend qu’elle a été mariée il y a très longtemps avec Zaher : l’homme qu’elle aimait avait déjà divorcé trois fois et elle devait impérativement se marier puis divorcer au moins une fois pour être autorisée à convoler avec l’élu de son cœur. Zaher avait accepté d’être ce premier époux de « convenance ». Evidemment, ils avaient divorcé le lendemain. Cette histoire enflamme l’imagination de la belle-mère : elle fait croire à son gendre qu’il a eu de cette première union une fille et que celle-ci s’apprête à faire son apparition. Zaher est abasourdi…
Notre avis : la quintessence de la comédie musicale égyptienne de l'âge d'or. Une occasion supplémentaire de constater à quel point ce cinéma donnait la part belle aux femmes et cantonnait les hommes aux rôles de faire-valoir. Un hymne à la beauté et au talent de Taheya Carioca.
Vendredi 5 janvier à 18h30
Un Homme dans notre Maison d'Henry Barakat (Fi Beitna Ragol, 1961)
avec Zubaida Tharwat (Nawal, la plus jeune fille de Zaher Effendi), Omar Sharif (Ibrahim Hamdy), Roshdy Abaza (Abdel Hamid Zaher), Zahrat Al Oula (Samia, la fille aînée de Zaher Effendi), Hussein Riad (Zaher Effendi), Nahed Samir (la femme de Zaher Effendi), Naqba (la servante), Hassan Youssef (Mohy Zaher), Aziza Badr, Abdel Moneim Basiony, Youssef Shabaan (un camarade d’Ibrahim), Abbas Rahmi (le premier ministre), Tawfiq El Deken (le directeur de la police politique), Hosni Abdel Jalil (le capitaine Ezzat), Kamal Elzeiny (un étudiant nationaliste)
Scénario et dialogues : Ihsan Abdul Kuddus, Youssef Issa, Henry Barakat
Musique : Fouad El Zahiry
Production : Henry BarakatDrame. Nous sommes en février 1946. Ibrahim Hamdy est un militant nationaliste qui a exécuté le premier ministre afin de dénoncer la complicité du gouvernement avec l’occupant britannique. Il est arrêté par la police mais il parvient à s’échapper. Il trouve refuge chez son ami Mohy. La famille de celui-ci est au départ hostile à la présence de cet invité encombrant mais tout le monde finit par l’accepter. Nawal, la plus jeune sœur de Mohy, accepte de faire le lien entre Ibrahim et ses amis afin d’organiser sa fuite à l’étranger. C’est sans compter Abdel Ihamid, un jeune homme sans scrupule qui rêve d’épouser Samia, l’autre sœur de Mohy. Il a compris qui se cachait dans l’appartement. Il compte bien exploiter cette découverte à des fins personnelles…
Notre avis : une oeuvre magistrale sur la révolte des étudiants de 1946. Un face à face haletant entre Omar Sharif, le résistant intègre et Rushdy Abaza, le "bad boy" sans scrupule.
La Fin d’un Homme Marié d’Adel Sadeq (Nehayet Ragol Tazawag, 1983)
avec Samir Ghanem (Samson), Mamdouh Wafi (Mustafa), Mazhar Abu Al Naga (un ami de Samson), Boussy (Hadya), Ali Al Sharif (Mahmoud Al Samak, le père d’Hadya), Sayed Zayan (Al Trabelsi), Dalal Abdel Aziz (Enas, l’ancienne petite amie de Samson et l’épouse d’Al Trabelsi), Hanem Mohamed (Oum Al Khair), Hala Fakher (Na’asa, la seconde épouse de Samson)
Scénario : Faysal Nada
Musique : Abdul Azim Halim
Production : Hamdi Youssef et William RizkSamson est un célibataire endurci, très satisfait de sa condition jusqu’au jour où il fait la connaissance d’une jeune femme qui fréquente le même club de tir que lui. Elle s’appelle Hadiya, elle est traductrice pour l’UNESCO et elle est la fille d’un riche commerçant. Tout va aller très vite entre eux et comme il se doit, cela se termine par un mariage. Dès leur lune de miel, Samson comprend que sa femme a un très fort caractère et qu’elle a bien l’intention d’imposer ses choix et ses désirs au détriment de ceux de son mari. Le jeune marié croyait s’engager dans une vie de joie et de bonheur sans fin, il ne connaîtra que frustrations et désillusions. Hadiya a peu de temps à consacrer à son mari : elle voyage constamment et quand elle est à la maison c’est pour se livrer à d’interminables séances de yoga. Cerise sur le gâteau : Hadiya possède un chien qui monopolise toute son affection et se manifeste bruyamment si Samson tente de se rapprocher de sa maîtresse. Lors d’une soirée, le mari délaissé retrouve une ancienne petite amie. Elle est devenue la femme d’un collègue du père d’Hadiya mais elle ne cache pas à Samson qu’elle l’aime toujours…
Notre avis : Adel Sadeq et son scénariste Faysal Nada ont fait l’essentiel de leur carrière à la télévision ce qui explique l’esthétique un peu sommaire de ce film : la plupart des scènes ont été tournées en intérieur et mettent face à face les deux héros englués dans des discussions interminables. Ce qui change, ce sont les costumes. Le sujet, l’homme désemparé par l’indépendance de son épouse qui travaille, n’est pas d’une folle originalité.
Mercredi 3 janvier à 22h
La Mère Célibataire d'Helmy Rafla (al-anisa mama, 1950)
avec Mohamed Kamal Al Masri (Monsieur Okasha), Ismaël Yassin (Nabih, l’assistant de Monir), Sabah (Nimra), Mohamed Fawzy (Monir Yousri), Soliman Naguib (le père de Monir), Hagar Hamdy (Farawila, la fiancée de Monir), Zinat Sedki (Khoukha, la femme de Monsieur Okasha), Gracia Kassin (la directrice du refuge), Mohamed Sobeih (le serveur), Monir El Fangary (le vendeur de chocolat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Mohamed FawzyComédie musicale. Nimra rêve d’être chanteuse mais en attendant que la chance veuille bien lui faire signe, elle est vendeuse dans un magasin de disques à Alexandrie. Un jour, elle lit dans le journal une annonce publiée par Monir Yousri, un musicien célèbre qu’elle admire. Il prépare une nouvelle comédie musicale et recherche des chanteuses. Nimra décide de monter au Caire pour se présenter aux auditions. Elles sont dirigées par l’assistant de Monir tandis que celui-ci écoute les prestations depuis le bureau de son père, grâce à un haut-parleur relié au micro devant lequel défilent les candidates. La voix de Nimra impressionne le chanteur et Yousri Pacha, son père, mais un malentendu conduit l’assistant à la renvoyer du théâtre. Heureusement, Nimra ne s’avoue pas vaincue. Sa voix n’a pas convaincu son idole, pense-t-elle, alors c’est par l’amour qu’elle l’atteindra. Elle retrouve les deux hommes dans un cabaret. Ils s’installent à la même table. Yousri Pacha est aussitôt séduit par sa personnalité mais Monir les a rapidement laissés en tête à tête pour rejoindre à une autre table sa fiancée. Décidément, la partie ne va pas être facile…
Notre avis : une succession de numéros chantés et dansés avec le couple star, Sabah et Mohamed Fawzy. Les costumes sont approximatifs et les décors en carton-pâte mais la bonne humeur emporte tout. Une déclaration d'amour au music-hall.
Mardi 2 janvier à 18h30
Nos plus beaux jours de Helmy Halim (Ayyamine el helwa, 1955)
C‘est la deuxième fois qu’Omar Sharif et Faten Hamama se retrouvent dans un même film. Ils se sont rencontrés l’année précédente sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine.
Nos plus beaux jours de Helmy Halim (Ayyamine el helwa, 1955)
avec Omar Sharif (Ahmed), Faten Hamama (Houda), Abdel Halim Hafez (Ali), Ahmed Ramzy (Ramzy), Zahrat Al Oula (Salwa, la cousine d’Ahmed), Zinat Sedky (Zenobia), Serag Mounir (Oncle d’Ahmed), Aziza Helmy (la folle), Saïd Khalil (le médecin), Ibrahim Hechmat (le chirurgien), Ahmed Saïd (docteur Shouqi Yassin), Fifi Sayed (la tante d’Houda), Abel Moneim Ismaël (Monsieur Gomah), Ali Rushdy (le frère de la folle)
Scénario et dialogues : Ali El Zorkani
Musique : Morsi Gamil Aziz, Kamal Al Tawil, Mohamed Al Mogi
Production : Helmy Halim
C‘est la deuxième fois qu’Omar Sharif et Faten Hamama se retrouvent dans un même film. Ils se sont rencontrés l’année précédente sur le tournage de Ciel d’Enfer de Youssef Chahine.
Houda est une jeune fille qui vient de sortir de l’orphelinat. Elle a trouvé un emploi de garde-malade et elle loue une chambre dans une grande maison tenue par madame Zenobia. Elle a comme voisins trois étudiants, Ahmed, Ramzy et Ali. Ils sont immédiatement conquis par la beauté et la gentillesse de la jeune femme et elle devient aussitôt le quatrième membre de la petite bande. Progressivement, Houda et Ahmed vont être attirés l’un par l’autre, ce qui va provoquer la jalousie de Ramzy. Mais la jeune femme tombe gravement malade et son état nécessite une opération chirurgicale qu’elle est incapable de payer. Les trois garçons vont tout entreprendre pour réunir la somme exigée par l’hôpital…
Notre avis : malgré une intrigue un peu mièvre, un film qui n'est pas sans charme. L’une des raisons à cela, c’est qu’on assiste à l’apparition d’une nouvelle génération d’acteurs particulièrement talentueuse : les cinq rôles principaux sont tenus par des garçons et des filles qui sont nés autour de 1930*. Ils ont donc une vingtaine d’années et ils ne sont pas encore les monstres sacrés qu’ils ne tarderont pas à devenir.
*Omar Sharif est né en 1932 , Faten Hamama en 1931, Abdel Halim Hafez en 1929, Ahmed Ramzy en 1930, Zahrat Al Oula en 1934.