samedi 29 juin 2013

Le Mari Célibataire (El zoj el azeb - 1966)


الزوج العازب
إخراج حسن الصيفي


El zoj el azeb (The Bachelor Husband) est un film réalisé par Hassan El-Seifi.
Distribution : Farid Shawki (Ashour), Hind Rostom (Azhara), Ikram Azou (la petite sœur d’Azhara), Layla Yousri (l’épouse n°6), Mahmoud El-Meleigy (Sayed Al Hamsh, le rival d’Ashour), Naemet Mokhtar (l’épouse n°7), Linda Badaoui (l’épouse n°8), Abdel Moneim Madbouly (l’assistant d’Ashour), Zeinat Elwy (danseuse), Zouzou Chakib (lépouse n°9), Zahrat Al Oula (Rasmy), Aziza Helmy (la mère de Rasmy), Fahmy Aman (le grand frère d’Azhara), Khadiga Mahmoud (la servante d’Azhara)
Scénario : Mohamed Mostafa Samy
Musique : Helmy Bakr, Mohamed Rushdy, Mohamed Taha
Production : Hassan El Seifi


Farid Shawki

















Hind Rostom

















Naemet Mokhtar



















Ashour est un marchand de bétail qui a été marié neuf fois. Il a divorcé 5 fois et vit avec 4 femmes et toute une ribambelle d’enfants. Tout ce petit monde occupe le même appartement. Ashour a quelques soucis : certains de ses clients tardent à le payer. Il décide de se rendre au Caire avec son assistant pour récupérer son argent. Dans la capitale, il en profite pour se rendre à la mosquée Al Hussein. En sortant, il aperçoit une femme qui distribue de la nourriture aux enfants pauvres. Il est tout de suite conquis par sa beauté. Il la suit jusqu’à chez elle et s’installe à la terrasse d’un café face à son appartement. Un peu plus tard, Ashour découvre que cette femme tient une boucherie et qu’elle est la veuve de l’un de ses débiteurs. Le mari lui devait 300 livres. Il parvient à séduire la jolie veuve et décide de divorcer de l’une de ses quatre épouses pour convoler en justes noces avec sa nouvelle conquête…

Une comédie légère avec deux stars du cinéma égyptien. Naemet Mokhtar (l'une des quatre épouses) y éclipse presque la diva Hind Rostom qui cabotine avec fougue.
Appréciation : 3/5
***

mercredi 26 juin 2013

Raya et Sakina (1953) et sa parodie (1955)

ريا وسكينة
إخراج  : صلاح ابو سيف


Raya wa Sakina est un film réalisé en 1953 par Salah Abou Seif.

Distribution : Negma Ibrahim (Raya), Zouzou Hamdy El-Hakim (Sakina), Farid Shawki (le borgne de la bande de Raya et Sakina), Anwar Wagdi (Ahmed Yousri, l'officier de police qui mène l'enquête), Chukry Sarhan (Amin, l'homme qui attire les victimes), Samira Ahmed (Soad), Berlanty Abdel Hamid (fiancée d'Amin et amie de Soad), Saïd Khalil (le mari de Sakina), Reyad El Kasabgy (le mari de Raya), Abdel Hamid Zaki (le père de Dalal), Malika El Gamal (la mère de Bassima, une victime du gang), Zeinat Olwi (la danseuse), Suleiman El Gindy (le petit frère de Soad), Shafik Nour El Din (le coiffeur)
Scénario : Naguib Mahfouz, Salah Abou Seif
D’après une histoire de Lotfi Othman
Dialogues : El Sayed Bedeir
Musique : Ahmed Sedky et Hussein Guenid
Production : Ramses Naguib


Anwar Wagdi et Chukry Sarhan
















Berlanty Abdel Hamid, Anwar Wagdi, Suleiman El Gindy


















Alexandrie a peur. Depuis quelque temps des femmes disparaissent dans des conditions mystérieuses. On compte pour l'instant 26 victimes mais nul doute que la liste ne va pas tarder à s'allonger. Ahmed Yousri, le chef du service des affaires criminelles, dirige l'enquête. Pour entrer en contact avec les kidnappeurs, il se déguise en marin et fréquente les cafés et les cabarets des quartiers populaires. Il va très vite obtenir de précieuses informations. L'un des premiers suspects est Amin, un séduiant jeune homme, employé de bureau dans un abattoir... 

Ce film évoque un fait divers qui défraya la chronique en Egypte au début des années 20.

Raya et Sakina furent les deux premières serial killers de l'Egypte moderne. Ces deux soeurs enlevaient des femmes pour leur dérober bijoux et argent puis, aidées de leurs maris, elles les tuaient et faisaient disparaître leurs corps dans une des maisons qu'elles louaient dans Alexandrie ou sa banlieue.
Quand elles étaient arrivées à Alexandrie avec leurs maris, elles avaient commencé par ouvrir des maisons closes. Leurs premiers meurtres datent de novembre 1919. En moins de deux ans, les deux soeurs feront dix-sept victimes. Elles avaient profité de la situation confuse qui régnait alors en Egypte. Les manifestations contre les forces armées britanniques se multipliaient et mobilisaient l'intégralité des services de police. Elles sont finalement arrêtées en décembre 1920 et elles sont condamnées à mort en 1921.

Raya et Sakina

Pour cette réalisation, Salah Abou Seif applique les recettes du film noir américain :
-Une intrigue épurée : un inspecteur de police entame une course contre la montre pour retrouver les deux criminelles avant qu'elles ne fassent d'autres victimes.
-Une atmosphère inquiétante : les ruelles sombres d'un quartier populaire d'Alexandrie.
-Une mise en scène nerveuse qui privilégie l'action au détriment de toute autre considération sociale ou psychologique.
On pourra s'étonner du choix d'Anwar Wagdi pour incarner l'officier de police chargé de l'enquête. Certes, il jouit à l'époque d'une célébrité peu commune, et comme acteur et comme réalisateur, mais son univers est plutôt celui de la comédie ou du drame sentimental, bien loin du réalisme  cher à Salah Abou Seif. A noter, qu'en cette même année 52, Anwar Wagdi joue à nouveau un inspecteur de police dans Le Tigre, une comédie musicale d'Hussein Fawzy et que deux ans plus tard, en 1954, Salah Abou Seif l'engage une nouvelle fois pour  jouer un enquêteur dans Le Monstre. (Anwar Wagdi avait une prédilection certaine pour l'uniforme !)
Auprès de l'acteur, on trouve deux toutes jeunes actrices promises à de belles carrières,  Samirah Ahmed et Berlanti Abdel Hamid qui à l'époque du tournage ont respectivement 14 et 17 ans.

Appréciation : 4/5
****

En 1955, Hamada Abdel Wahab réalisera une parodie de ce film :

Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina (Ismaël Yassin yuqabil Raya wa Sakina)


اسماعيل ياسين يقابل ريا و سكينة
 حماده عبدالوهاب إخراج

Ismael Yassin (Felfel), Thoraya Helmy (Nounou, la fiancée de Felfel), Negma Ibrahim (Raya), Zouzou Hamdi El Hakim (Sakina), Abd El Fatah El Qosary (le voleur), Reyad El Kasabgy (Assab Allah, le mari de Raya), Said Khalil (Abdel Al, le mari de Sakina), Nazim Shaarawy (le borgne), Nemat Mokhtar (la danseuse Sonia Agamia), Thuraya Fakhry (la mère de Nounou), Ahmed El Gezeiry (l’ivrogne), Abdel Halim El Qalawy (un fou), Mohamed Shawky (un fou), Metawea Oweis (l’officier), Agamy Abdel Rahman (le bandit), Tousoun Motamad (le soldat)
Scénario : Abou Al Seoud Al Ebiary
Musique : Fouad El Zahiry, Ali Ismail, Farid Ghosn, Izzat El Gahely, Abd El Hafeez El Tetawy
Production : Al Hilal Films


Les deux sœurs criminelles, Raya et Sakina, font régner la terreur dans les rues d’Alexandrie. Elles et leur gang enlèvent des femmes pour leur voler leurs bijoux. Une fois chez elles, elles empoisonnent leurs victimes et les enterrent dans leur jardin. La police constate ces nombreuses disparitions mais n’a jamais été capable d’en démasquer les responsables. Raya et Sakina peuvent ainsi continuer leur petit business très lucratif, en toute impunité.
Un jour, l’un de leurs complices se présente dans un cabaret où travaille la danseuse Sonia. Il est venu chercher cette dernière car elle doit se produire chez les deux sœurs lors d’une soirée réunissant quelques amis. Méfiante, la patronne du cabaret demande à Felfel, l’un de ses artistes, de suivre l’homme et la danseuse. Felfel parvient à s’introduire dans la maison de Raya et Sakina. Il surprend deux individus en train de préparer une boisson empoisonnée qu’ils destinent à la danseuse. Felfel quitte la maison sans être repéré et il se rend aussitôt au commissariat. L’officier de police qui le reçoit à bien du mal à croire ce qu’il raconte d’autant plus que Felfel empeste l’alcool. Le policier décide néanmoins de se rendre avec des agents au domicile des deux sœurs. Malheureusement, ces dernières ont fait disparaître toute trace de la présence de Sonia et Felfel passe pour un menteur qui a joué un mauvais tour aux représentants de la force publique. Raya et Sakina s’en sont bien sorties cette fois-ci mais désormais elles considèrent Felfel comme un témoin gênant. Elles ordonnent à leurs complices de l’éliminer…

Une excellente comédie musicale avec des numéros chantés et dansés tout à fait réjouissants. Cette parodie du film de Salah Abou Seif parvient à restituer fidèlement l’atmosphère de l’original tout en lui conférant une tonalité comique : du beau travail ! Dans la distribution, on retrouve une partie de l’équipe qui jouait dans le « Raya et Sakina » de 1953 dont Negma Ibrahim et Zouzou Hamdi El Hakim dans le rôle des deux criminelles, ce qui rend très bluffante la similitude entre les deux films. Le pastiche et la parodie sont des exercices de style qui peuvent soit déprécier une œuvre en la caricaturant (plutôt la parodie) soit célébrer celle-ci en l’imitant très fidèlement (plutôt le pastiche). Il est clair que le film d’Hamada Abdel Wahab se range dans la seconde catégorie. Mais, répétons-le, « Ismaël Yassin rencontre Raya et Sakina » est avant tout une comédie musicale particulièrement plaisante. Et plus qu'Ismaël Yassin, la véritable vedette de ce film, c'est Thoraya Helmy qui joue, chante et danse avec l'abattage des plus célèbres meneuses de revue.
Appréciation : 3/5 
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